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L'agriculture assèche le pourtour du bassin Méditerranéen
Communiqué de presse du WWF - Paris le 13 juillet 2006.
Released | 16/02/2007 |
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L’agriculture assèche les pays du pourtour méditerranéen
Selon un rapport du WWF, les périodes de sécheresses de plus en
plus fréquentes et dévastatrices
vont nuire à la Méditerranée. Ces épisodes de sécheresse sont aggravés par
l’irrigation pour
l’agriculture qui représente le secteur le plus consommateur d’eau en
Méditerranée.
Le WWF, organisation mondiale pour la protection de l’environnement,
rappelle que sans un changement
majeur dans les politiques nationales et européennes sur l’utilisation de
l’eau, les pays du Bassin
méditerranéen souffriront bien plus qu’avant.
Dans son rapport « Sécheresse en Méditerranée – Les propositions
d’orientations du WWF », le WWF montre que les surfaces irriguées dans la
région ont doublé depuis les années 60. L’agriculture irriguée représente à
elle seule 65 % de la consommation totale d’eau ; c’est le plus gros
consommateur d’eau en Méditerranée.
Les subventions de l’Europe et des gouvernements nationaux ont encouragé
l’abandon de plantations
traditionnelles se suffisant de l’eau de pluie, comme les oliviers et les
citronniers au profit de cultures très consommatrices en eau, comme le maïs
et la betterave. L’irrigation fait pousser plus vite ces cultures et permet
de plus gros rendements, même dans les zones arides et pendant les périodes
les plus chaudes de l’année. Dans les pays ne faisant pas partie de l’Union
européenne, ce phénomène est aggravé par des méthodes d’irrigation
inefficaces.
« Les gouvernements doivent maintenant cesser de subventionner l’irrigation
dans les zones où l’eau est rare » précise Francesca Antonelli, la
responsable du programme eau douce du WWF Méditerranée. Si l’on ne gère pas
l’eau avec plus de prudence, la sécheresse deviendra chronique et les hommes
en souffriront d’autant plus que l’eau nécessaire à d’autres besoins, comme
boire, se laver et cuisiner, viendra à manquer.
Les pays européens de la Méditerranée ont déjà connu une baisse d’au moins
20 % des pluies alors que la demande en eau a doublé dans les 50 dernières
années. Les pays qui connaissent la plus forte augmentation de la demande en
eau sont la France, la Turquie et la Syrie. Les prévisions annoncent
davantage de baisses des précipitations ainsi qu’une augmentation de 25 % de
la consommation d’ici 2025 sur les côtes Est et Sud de la Méditerranée, et
particulièrement en Egypte, en Turquie et en Syrie.
Pour Cyrille Deshayes, responsable du Programme Eau douce au WWF-France, «
La crise de l’eau en
Méditerranée est le reflet de la situation de l’eau dans le monde ». « La
quantité d’eau disponible est limitée, les gouvernements doivent donc gérer
de façon durable la consommation d’eau, en préservant les zones humides qui
assurent naturellement le stockage de l’eau » .
La sécheresse a déjà fait des ravages. En 2003, elle a coûté près de 11
milliards d’euros en Europe et près de 40 000 personnes sont mortes. En
Espagne, l’été dernier, conséquence de la sécheresse, le secteur agricole a
perdu plus de 2 milliards d’euros.
Le WWF demande aux gouvernements de faire face à cette crise de la
sécheresse dans sa globalité pour préserver les écosystèmes d’eau douce. Ils
doivent contrôler la demande en eau, permettre une distribution plus
équitable entre tous les usagers, tout en améliorant les méthodes
d’irrigation et en sélectionnant mieux les zones géographiques des
cultures.